Mi Andalucí­a

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Face à la mer… Cádiz

L’Andalousie reste une destination de vacances privilégiée. Le vacancier peut compter sur un généreux soleil, sur des plages attrayantes mais aussi – surtout dirais-je – sur un patrimoine culturel exceptionnel. Si Sevilla, Córdoba et Granada sont incontournables, il est une ville méconnue qui mérite pourtant que l’on s’y attarde. Cádiz. 

 

  


 

Gadir – Elle serait la plus ancienne cité d’Europe continentale. La légende veut qu’elle soit fille d’Hercule (présent sur les armories andalouses). Sa fondation remonte à l’époque phénicienne (3.100 ans) sur un site initialement occupé par les tartésiens, une civilisation méconnue, installée aux confins du monde connu – dixit certains auteurs grecs – et disparue mystérieusement aux environs du 5ème siècle avant Jésus-Christ. Carthaginoise, romaine, wisigothe, arabe, reconquise définitivement en 1262, port stratégique pour le commerce avec les Amériques dès le 15ème siècle, détruite en grande partie lors de l’assaut dirigé par le Comte d’Essex (1596), elle devra attendre le 18ème siècle pour vraiment connaître son âge d’or lorsque le siège de la Casa de contratación de Indias, installé à Sevilla y est transféré (1717). Napoléon lui conférera le statut de capitale du pays conquis (1810 – 1813). La prise de position de sa population au cours cette période lui conféra une réputation libérale qu’elle conserve encore. Réputation confirmée avec la signature en ses murs de la première Constitution espagnole (19 mars 1812). Réputation réaffirmée lors du soulèvement de la flotte amarrée dans le port contre Isabel II (1868) qui aboutit à l’avènement de la Première république. Réputation maintenue au cours de la guerre civile (1936 – 1939) avec la « distance » qu’avait pris une grande part de la population vis-à-vis des troupes nationalistes.

  

Plus qu’un détour 

 

 

On retrouve dans les peñas flamencas une ambiance festive typiquement andalouse 

 

Parcourir deux cents kilomètres pour visiter Cádiz est idiot. Ne pas s’y attarder en posant ses valises à proximité l’est tout autant.

Peu de vestiges antiques malgré un passé historiquement remarquable.

Peu d’édifices imposants malgré un passé commercialement enrichissant.

Peu de repères architecturaux mudéjars malgré sa forte personnalité andalouse.

Rien de tout cela mais un vent de folie souffle en permanence sur Cádiz. Elle offre une quiétude toute relative, une ambiance toujours festive, une joie de vivre à nulle autre pareille.

 

 

Les chirigotas n'ont pas leur pareil pour animer les rues de Cádiz 

 

Pour le carnaval, tous les gaditanos sont dans la rue 

 

Cádiz se montre sous ses meilleurs atours au moment du carnaval – le plus prestigieux et important de la péninsule ibérique - lorsque chirigotas, comparsas, choros et autres murgas envahissent les rues bondées. Tout le monde participe au carnaval. Les groupes costumés se croisent, s’interpellent, s’unissent, se séparent, déambulent dans la ville tout en faisant la fête… jusqu’à ce que le soleil montre le bout du nez. Il est alors temps de reprendre des forces avec des churros et du chocolat chaud, le petit déjeuner festif par excellence.

 

 

Cádiz comptent une vingtaine de confréries attachées aux différentes paroisses  

 

Le public marque un grand respect au passage des pasos présentant les scènes de la Passion 

 

La Semana santa lui confère un air plus martial, plus respectueux quand les bandas accompagnent les lourds pasos représentant les scènes de la Passion.

 

La Tacita de plata 

 

 

 

D’où que vous veniez, quelque soit le moyen de transport terrestre utilisé, avant d’entrer dans Cádiz, vous affronterez une longue bande de sable… aujourd’hui bétonnée. Ne vous attardez pas dans la ville nouvelle – commerçante et administrative - à moins que vous ne désiriez profiter des plages de la Victoria et de Santa María del Mar, à l’ombre de blocs d’appartements disgracieux. Continuez votre chemin jusqu’à la Puerta de Tierra. Le Casco historico s’ouvre à vous… telle une petite tasse d’argent. La Puerta de Tierra date du 17ème siècle et protégeait le seul accès terrestre de la ville. Aujourd’hui, quelques salles sont ouvertes au public pour ce qui sont musées de la lithographie et des marionnettes. Tout au bout sur la gauche, un plan incliné offre accès aux terrasses et à la tour. Une exposition permanente y présente l'évolution des lieux depuis sa construction à force de plans, croquis, photos et maquettes.   

 

  

Un dédale de petites rues, des patios accueillants, des balcons fleuris,.. le vrai Cádiz 

 

Partez à l’aventure dans ce dédale de petites rues toujours ombragées par les hautes façades, de petites places cernées d’une végétation exotique, de jardins aménagés face à l’Atlantique. Allez où vous mènent vos pas ! Perdez-vous dans Cádiz ! Levez les yeux ! Soyez curieux ! Vivez Cádiz ! Vous ne le regretterez pas ! Eglises remarquables, demeures prestigieuses, façades hautes en couleurs, portiques  richement décorés, monuments commémoratifs,...

Si vous êtes « frileux », optez pour les itinéraires thématiques colorés (au sol) proposés par l’Office du tourisme.

 

Cádiz sait se vendre 

  

L’Office du tourisme se situe face au port. De charmantes hôtesses vous accueillent dans une très jolie gloriette au cœur d’un jardin. Elles vous proposent entre autres, le plan de la ville marqué des quatre itinéraires ainsi qu’un feuillet explicatif (choix entre différentes langues).

-          Ligne verte : Puerta de Tierra et quartiers médiévaux

-          Ligne orange : Forts et fortins

-          Ligne violette : Cargaisons des Indes

-          Ligne bleue : La Pepa 1812 (Constitution)

Comptez une bonne heure pour chacun de ces itinéraires et même un peu plus pour celui qui vous emmènera vers les forts et fortins à travers les jardins (ligne orange).

 

Peu importe votre choix ! En route !

 

 

L'Arco de la Rosa donne accès au quartier Populo, le berceau de Cádiz  

 

Quartier Populo et quartier Santa María, le cœur de la vieille ville. Quartier de la Viña, l’âme de Cádiz. Osez entrer dans un patio privé mais accueillant. Les autorités communales fournissent de gros efforts pour la rénovation d’anciennes maisons, veillant à leur conserver le style d’antan et le confort actuel. N’hésitez pas à pousser la porte – mais elle sera sans doute ouverte – d’un de ces nombreux petits bars que le temps a figé. Le patron a l’âge de ses murs. Plongez dans le passé ! Commandez un fino (sec) ou un moscatel (doux) accompagné d’une tapa. Dégustez una freidura de pesca’o arrosé d’un vin blanc de la Tierra de Cádiz. Concentrez-vous ! Ecoutez le bruit ! Pour une fois, il fait du bien. Allez à la rencontre de l’Andalousie « de verdad » ! Mêlez-vous aux autochtones. Le gaditano est rieur. Le gaditano est moqueur. Le gaditano est blagueur. Demandez à un andalou qui est le plus sympathique, le plus amusant, le plus attrayant. Pas de doute, il vous répondra le gaditano. Ce sentiment rieur, moqueur, blagueur, sympathique, amusant, attrayant domine Cádiz.

 

Embrassez la ville 

 

 

 

 

 

Poursuivez votre balade ! Vous ne pouvez quitter Cádiz sans être entré dans la cathédrale, envahie de lumière, impressionnante par ses dimensions, sans vous être recueilli sur la tombe du gaditano le plus prestigieux, le compositeur Manuel de Falla (1876 – 1946), située dans la crypte, sans avoir admiré les pièces d’orfèvrerie religieuse du trésor (museo catedralicio), sans vous être assis sur les marches à écouter l'un ou l'autre artiste de rue.

 

 

Le Gran teatro Falla, construit en briques rouges, présente une architecture mudéjar 

 

Des loges particulières, un decorum désuet mais qui ajoute aux spectacles proposés 

 

Le monument à la Pepa 1812 en impose malgré les édifices remarquables qui l'entourent 

 

La Plaza San Juan de Dios est le haut lieu des illuminations festives de fin d'année 

 

Enfoncez-vous dans les rues étroites, tirées au cordeau.

Croisez une place. Traversez-en une autre. Ne manquez pas la plus agréable d’entre toutes – Plaza de Mina – qui accueille le musée de Cádiz (vestiges archéologiques et pinacothèque), la plus locale d’entre toutes – Plaza Fragela – où se situe le Gran Teatro Manuel de Falla, la plus symbolique d’entre toutes – Plaza de España – où se dresse fièrement le monument à la Pepa (première constitution libérale de 1812 promulguée à Cádiz), la plus courue de toutes – Plaza de San Juan de Dios – entre port et ayuntamiento (mairie).

 

Entre autres édifices religieux, ne manquez pas l’oratoirio de San Felipe Neri (calle Santa Inés) où fut promulguée la Constitution. La façade est décorée de pierres commémoratives du premier centenaire de la Pepa.   

 

 

Les tours miradors font partie du paysage gaditano. Il en reste 127. 

 

Grimpez au sommet de la torre Tavira (calle Marqués del Real Tesoro). Elle vous offre l’opportunité de visionner une photo de la ville en mouvement (chambre noire). Impressionnant ! Cet édifice est caractéristique de la ville. Symboles de la prospérité des riches commerçants et puissants armateurs, les terrasses de nombreuses demeures prestigieuses sont surmontées d’une tour, mirador sur la mer à l’époque où les navires chargés d’or revenaient du bout du monde.

 

 

La Playa de la Caleta est enserrée entre les forts Santa Catalina et San Sebastián 

 

Le fort Santa Catalina propose des expositions tout au long de l'année 

 

                                                                  Les jardins aménagés représentent un havre de paix dans une ville portuaire animée 

 

Poussez jusqu’à la mer !

Un petit air de 19ème avec la playa de la Caleta et son balneario de la Palma. 

Dominant la grande bleue, les remparts et quelques fortins (baluartes), hauts lieux de la culture « libérée » (expositions et spectacles). Et surtout, les jardins qui présentent les arbres parmi les plus impressionnants d’Espagne. Composées d'essences exotiques ramenées au cours des voyages de par le Monde, ces collections végétales sont les plus riches d'Espagne.

 

Le fort Santa Catalina, une étoile face à l’Atlantique

La (petite) forteresse Santa Catalina, proche de la playa de la Caleta, date de la fin du 16ème siècle. Peu après la défaite des Espagnols face aux troupes anglo-néerlandaises (1596), le roi Felipe II ordonne la construction d’un édifice de défense « à la hauteur ». Il ne sera jamais achevé, l’architecte quittant le navire avant son achèvement. Le château, en forme d’étoile, connaîtra bien quelques transformations sous Carlos II mais correspond toujours à son plan initial.

En 1769, Carlos III en fait une prison destinée aux opposants. La forteresse Santa Catalina conservera ce rôle jusqu’en 1991, date à laquelle le ministère de la Défense s’en défait. Le dernier « locataire » en fut le colonel Tejero, « golpista » du 23 février 1981.

Quelques aménagements plus tard, « el castillo » est devenu un haut-lieu de la culture andalouse qui attire chaque année plusieurs milliers de visiteurs.

 

Il est déjà bien tard.

Le soleil se couche sur la Bahía.

Il est temps de rejoindre votre point de chute.

Et pourquoi pas en empruntant le puente de la Constitución 1812.

Demain est un autre jour.

Que visiter ?

Pas d’idées ?

Continuez à parcourir ce blog.

 

Le pont de tous les records

 

 

Puente Constitución - Cádiz.jpg

 

Inauguré en septembre 2015, le puente de la Constitución de 1812 constitue certainement une nouvelle attraction. Il relie Cádiz (Casco histórico) à Puerto Real en surplombant la Bahía, désengorgeant de la sorte la partie nouvelle de la ville.  Pas question de s'y aventurer à pied ! Il s'agit d'une autoroute.

Il aura fallu huit ans pour le construire et il fait partie des ouvrages de génie civil parmi les plus importants au Monde.

Du haut de ses 185 mètres, il est le plus haut pont maritime d'Europe et seul, celui de New York le bat à ce niveau (211 mètres).

Entre autres données, 69310 tonnes d'acier furent nécessaires - neuf fois la masse utilisée pour la construction de la Tour Eiffel - ainsi que 102616 mètres cubes de béton. Excusez du peu ! 

 

 

Bons plans 

  

Se parquer gratuitement à Cádiz – comme dans la plupart des grandes villes espagnoles – est une gageure. Cependant, les parkings souterrains ne manquent pas mais le coût peut en surprendre plus d’un.

Si vous avez votre point de chute à proximité – El Puerto de Santa María, Chiclana de la Frontera (Novo Sancti Petri) – utilisez les transports en commun – train, bus ou catamaran (pour El Puerto de Santa María). Les gares ferroviaires, routières et maritimes sont proches l’une de l’autre, non loin du Palacío de los Congresos et de la Plaza de San Juan de Dios.

 

Lorsque l’on découvre une ville, il est parfois intéressant d’avoir une vue d’ensemble avant de poser des choix plus précis. Cádiz, à l’instar des grandes villes, propose le tour du Casco historico en bus à impériale (City sightseeing) pour onze euros. Douze points d’arrêt et une périodicité de quinze à trente minutes selon la saison. Il est aussi possible d’accomplir une mini-croisière (deux heures) entre le port (gare maritime) et la playa de la Caleta. Visuellement moins intéressante ! 

 

Il est simple de trouver à manger à Cádiz. Vous garderez un souvenir impérissable des petits bars et restaurants qui proposent le plat gaditano par excellence – la freidura de pesca’o – mais il vous faudra vaincre vos appréhensions pour entrer dans ces lieux vétustes et sombres où les casiers servent de décoration.

 

 

 

Si vous logez à Cádiz, il est possible d’assister, le vendredi et / ou le samedi, à un spectacle de flamenco – l’authentique - dans une peña flamenca. Elles se situent essentiellement dans le quartier de la Viña. Il vous en coûtera le prix des consommations. Le spectacle se déroule autant sur la scène que dans la salle.

 

Difficile souvent de dégoter le cadeau qui plaît ou va plaire. Les boutiques à souvenirs regorgent d'objets plus kitsch les uns que les autres. Ils trouvent place dans l'intérieur de chacun, le temps de s'en lasser, et ensuite, tombent aux oubliettes, remplacés par ceux de l'année suivante. Pourquoi ne pas se procurer un CD musical de Manolo Carrasco, compositeur et pianiste local. Pour ceux qui ont assisté au spectacle équestre de l'Ecole royale andalouse d'art équestre (Jerez de la Frontera), la musique, c'est de lui. Sûr que vous replongerez dans vos meilleurs souvenirs andalous en écoutant ces airs entraînants.

 

 

    

 

Festivités 

  

-          Cabalgata de los Reyes magos : 5 janvier

-          Carnaval : Février / mars mais un concours très suivi départage les différents groupes dès décembre.

-          Semana santa : Mars / avril

-          Corpus Christi (Fête-Dieu) : Mai

-          Juanillos (Feux de la Saint Jean) : 23 juin

-          Trofeo Ramón de Carranza : Aux environs du 15 août – un trophée de football qui se termine par un immense barbecue nocturne sur la playa de la Victoria. Avec plus de 60.000 fêtards, il s’agit du plus important barbecue au monde, selon le Guiness’book.

-          Procesión de la Virgen del Rosario : Octobre

  

Festivals 

  

-          Música en cuaresma : Février

-          Concurso nacional de baile por alegrías (danse) : Avril

-          Festival iberoamericano de música Manuel de Falla” : Mai

-          Concurso nacional de cante por alegrías (chant) : Juin

-          Festival internacional de títere “Ciudad de Cádiz” (marionettes) : Juin

-          Cádiz en danza (danse contemporaine) : Juin / Juillet

-          Los martes de carnaval : Juillet – Les meilleurs groupes qui ont participé au concours de carnaval se reproduisent pour le plus grand plaisir des gaditanos et des visiteurs.

-          Los jueves flamencos : Août

-          Muestra cinematográfica del Atlantico : Septembre

-          Festival iberoamericano de teatro : Octobre

-          Festival de música española : Novembre

 

Informations complémentaires 

  

-          www.cadizturismo.com 

-          www.cadiz.es 

 

 

  



24/09/2020
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